[This is the translation of a post called The Blessed Creation of an Organization. Traduction généreusement faite par Raphaël Souchier, auteur du livre Made in Local (en français)]
J’aurais dû être très concentrée, me préparant pour l’événement que j’organiserais quelques heures plus tard sur la façon de prendre soin des diverses contributions au sein d’une organisation florissante. Mais… je ne pouvais résister à un coup d’œil rapide sur la couverture en ligne du mariage royal de William et Kate. Juste quelques minutes de la cérémonie, pensais-je (avec plus qu’un peu de culpabilité).
Mais lorsque j’ai ouvert le site officiel du mariage, quelle ne fut pas ma surprise de constater que la première chose qui m’apparaissait était la parfaite citation de clôture pour mon événement. “Soyez ce que Dieu a voulu que vous soyez et vous illuminerez le monde.” C’était la première phrase du sermon de l’évêque de Londres. Plus je lisais, plus j’étais étonnée de constater que tout le sermon avait inspiré mon événement. Bien sûr, il me fallait faire quelques adaptations : là où lui parlait de « mariage », je remplaçai par « organisation » ; là où il parlait du Saint-Esprit, j’ai préféré l’étincelle animatrice de la vie.
Mais cela devrait-il être si surprenant ? Deux personnes qui s’unissent dans l’engagement commun du mariage sont-elles si différentes de deux personnes ou plus qui s’unissent dans l’intention et la relation communes d’une organisation – du moins s’il s’agit de créer une organisation pleine de la vie, de la passion et de l’authenticité qu’ils lui apportent.
J’ai donc interprété le sermon comme s’il s’agissait de la bénédiction d’une nouvelle organisation. Pouvez-vous imaginer ce que cela donnerait si nous envisagions la création d’une nouvelle union organisationnelle avec, en esprit, une telle profondeur ?
Sermon de l’évêque de Londres au mariage du prince William et de Catherine Middleton, le 29 avril 2011
Adapté comme s’il s’agissait de la bénédiction d’une nouvelle organisation.
“Soyez ce que Dieu a voulu que vous soyez et vous illuminerez le monde” dit sainte Catherine de Sienne, dont nous célébrons aujourd’hui la fête. [Les organisations] sont destinées à être un moyen par lequel [les gens peuvent] s’entraider pour devenir ce que Dieu a voulu que chacun soit, le plus profond et le plus vrai de lui-même.
Beaucoup sont emplis de peur pour l’avenir de notre monde. Et pourtant… c’est un jour joyeux ! … C’est, comme chaque [lancement d’une nouvelle organisation] devrait l’être, un jour d’espoir.
En un sens, chaque [organisation] est une [union] royale entre les [femmes] et les [hommes], en tant que roi (s) et reine (s) de la création, créant ensemble une nouvelle vie, afin que la vie puisse les traverser et nourrir l’avenir….
Une vie spirituelle grandit à mesure que l’amour trouve son centre au-delà de nous-mêmes. Des relations fidèles et engagées [créées au sein d’organisations florissantes] ouvrent une porte sur le mystère de la vie spirituelle dans laquelle nous découvrons cela ; plus nous donnons de nous-mêmes, plus nous devenons riches en âme ; plus nous allons au-delà de nous-mêmes dans l’amour, plus nous devenons nous-mêmes et plus notre beauté spirituelle se révèle pleinement. Dans [les organisations], nous cherchons à nous emmener les uns les autres vers une vie plus épanouie.
Il est, bien sûr, difficile de nous sevrer de l’égocentrisme. Les gens peuvent rêver de le faire, mais pour que cet espoir se réalise, il est nécessaire de décider solennellement que, quelles que soient les difficultés rencontrées, nous nous engageons sur la voie de l’amour généreux.
… En établissant cette nouvelle relation, vous vous êtes alignés sur ce que nous croyons être la manière dont la vie évolue spirituellement et ce qui mènera l’humanité vers un avenir créatif.
Nous nous attendons à un siècle à la fois prometteur et périlleux. Les êtres humains sont confrontés à la question de savoir comment utiliser à bon escient un pouvoir qui nous a été donné par les découvertes du siècle dernier. Nous ne serons pas convertis à la promesse du futur par davantage de connaissances, mais plutôt par un accroissement de la sagesse aimante et du respect pour la vie, pour la terre et pour les autres.
[Les organisations] devraient se transformer si [les personnes qui s’y impliquent] se considèrent mutuellement comme leur œuvre d’art. Transformer est possible, tant que nous n’hébergeons pas en nous l’ambition de changer l’autre. Aucune contrainte ne doit exister si l’on veut que [l’étincelle de la vie] coule à flots ; chacun doit donner à l’autre espace et liberté. Chaucer, le poète londonien (médiéval), résume la situation en une phrase cinglante :
“Whan maistrie comth, the God of Love anon,
Beteth his wynges, and farewell, he is gon.”
“Quand la maîtrise vient, le Dieu de l’amour
Déploie ses ailes. Adieu, il est parti.”
Alors que la réalité de Dieu a disparu de tant de vies en Occident, on assiste à une inflation correspondante de nos attentes, les seules relations personnelles étant sensées apporter sens et bonheur à la vie. C’est là une bien lourde charge pour nos [collègues et clients].
Nous sommes tous incomplets : nous avons tous besoin d’un amour sûr, plutôt que d’oppression, nous avons besoin de pardon mutuel pour prospérer.
À mesure que nous nous rapprochons de [collègues et clients] avec amour… [l’étincelle de la vie] croît en nous et peut mieux remplir nos vies de lumière. Cela conduit à une vie [organisationnelle] offrant les meilleures conditions dans lesquelles la prochaine génération puisse exercer et échanger des dons capables de vaincre la peur et la division et couver [l’étincelle de la vie], dont les fruits sont l’amour, la joie et la paix…
Dans les occupations de chaque jour, gardons les yeux rivés sur ce qui est réel et important dans la vie. Aidons-nous à être généreux de notre temps, de notre amour et de notre énergie.
Renforcés par notre union, aidons-nous à servir et à réconforter ceux qui souffrent.